Çà va puer le poiscaille!

On lui avait dit: "Viens donc nous rejoindre là bas! Tu verras, l'ambiance y est bonne!"
Du coup, le gros marchand avait amené sa charrette rouge avec toute sa petite famille dedans et avait cogné à l'huis pour qu'on vienne lui ouvrir.
Comme il était bien élevé, il savait qu'on ne devait pas arriver les mains vides. C'est donc dans un vieux laisser passer devenu inutile qu'il avait enveloppé une truite angora et qu'il s'apprêtait à l'offrir à la personne qui viendrait l'accueillir.

Le bonhomme n'eut pas trop à attendre. D'abord, on put entendre les « cric-crac » des clés dans les serrure, puis celui des pennes glissant dans les gâches et, pour finir, les gonds de la lourde porte qui imitèrent le son du biniou qui se dégonfle.
J'aurai du leur apporter de l'huile de sardine! Se dit Paimbohé en hochant la tête.

A l'homme qui apparut et en soulevant son chapeau:

Bien le bonjour, Notre bon Sire !
Je suis Paimbohé, voyageur impénitent, marchand de poissons à mes heures, meneur de cette superbe charrette rouge que vous apercevez derrière moi.
Eden m'a donné cette adresse. Paraîtrait qu'on y cause de voyages, d'aventures, de vent dans les cheveux, de terre qui colle aux chausses... Bref de tout ce qui fait que l'ennui n'existe que pour donner envie de repartir.
Si elle a dit vrai, je suis votre homme !

S'avisant qu'il n'avait pas encore offert son présent :

Tenez donc ! Ceci est gage de ma bonne volonté !

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